The New Pornographers “Electric version”

The New Pornographers “Electric version”

L’hybridation a du bon, et si les mutations génétiques peuvent faire peur quand il s’agit d’agriculture ou de sciences, ne comptez pas sur moi pour jouer les José Bové de la critique musicale. Ici, l’objet musical génétiquement modifié est un groupe canadien qui s’appelle “Les nouveaux pornographes”, et dont la musique est une mutation punky du son Beach Boys : soit une bonne dose de fun, de l’énergie en-veux-tu-en-voilà, des choeurs et une petite, toute petite chose psyché.

On dit que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. C’est dans un vieux pot que The New Pornographers compose son gloubi-boulga sonore. La recette, au fond, est connue… Mais c’est comme la cuisine de maman : le bon vieux steack-purée des familles, il est toujours meilleur chez les autres. C’est peut-être pour ça qu’on se laisse prendre : c’est nouveau, comme le gratin de courgettes que Mme Dupont (la maman à mon pote de CM2) faisait, alors que ma mère ne cuisinait jamais rien à base de cucurbitacées. The New Pornographers, c’est nouveau aussi, on y a jamais goûté avant. Forcément, ça marche.

Mais comme le son de ce groupe n’est pas reproductible à la maison par une recette hasardeuse (on ne va pas jouer en même temps, sur deux platines, “Pet Sounds” et un vieux Ramones), autant en rester à la tentative de New Pornographers. Aussi l’écoute de ce “Electric version” (sur lequel chantent Dan Bejar du groupe Destroyer, et Neko Case, auteur d’un album solo, “Blacklisted”) est là pour tous ceux qui n’ont jamais apprécié les kits “Chimie 2000” et préfèrent jouer les goûteurs aux laborantins.

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The New Pornographers “Electric version”
1 CD (Matador/Beggars), 2003

Photo : Jean-Marc Grosdemouge

Electric version / From blown speakers / Laws have changed / End of medicine / Loose translation / Chump change / All for swinging you around / New face of zero and one / Testament to youth in verse / It’s only divine right / Ballad of a comeback kid / July Jones / Miss Teen Wordpower

mardi 5 août 2003

Jean-Marc Grosdemouge