Cali "L’amour parfait"

Il a beau habiter pas très loin du Mont Canigou, le perpignanais Cali ne tient pas un gentil toutou dans ses bras, mais un chat. Un chat qui lui a griffé le visage. Notre homme semble entretenir les mêmes rapport avec l’amour : on le découvre tantôt désabusé, tantôt en colère. En tout cas, en amour, il semble avoir reçu quelques coups de griffes, bien vite exorcisés en chansons.

Bonheur, avenir, “tout va bien”, “L’amour parfait” d’un côté, ça c’est le Cali qui va bien. De l’autre : “Elle m’a dit”, “Dolorosa”, des désirs qui font désordre ou sont des ordres, ça c’est le Cali qui doute… Parfois, Cali se pose des questions qui ne concernent pas les relations amoureuses : “sur qui tirent les chasseurs quand ils ont trop bu ?” ou “combien de personnes en deuil à la mort de Johnny ?”. Et puis, il se (nous) demande : “c’est quand le bonheur ?” Miossec aurait sûrement préféré chanter “c’est con le bonheur”. Cali la joue poli, mais sait, comme Miossec, évoquer les femmes avec dureté (il parle à l’une de “la conne d’avant toi” et dit à l’autre qu’elle est “bonne à sucer des pokémons”). Mais son chant est parfois trop théatral. Trop d’effets théatraux tuent les effets. On tombe facilement dans la caricature. On a pourtant vu Cali sur scène : il semblait moins en faire

des tonnes en chantant. L’enregistrement de cet album, il y a quelques mois, témoigne en fait de cette époque où son chant n’était pas débarassé de ces scories digne du théâtre de grand papa où l’on déclamait souvent ce qui aurait dû être chuchoté. Ainsi, Cali, qui en oublie presque que sa voix est amplifiée, ne trouve pas toujours le ton juste dans son interprétation. Heureusement donc que ses chansons sont fort bien écrites, composées et arrangées.

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Cali “L’amour parfait”, 1 CD (Labels/EMI), 2003

vendredi 15 août 2003