Aldebert "L’année du singe"

C’est le retour d’Aldebert, qu’on a ici affectueusement surnommé “Le doux chantant”. Le Bisontin est toujours aussi générationnel. Il se fend même d’une chanson appelée “Adulescent” où il explique être “un peu moins jeune, un peu plus vieux, tout juste assis entre les deux / dans le tumulte stéréo, un peu adulte, un peu ado”. Et il revient avec sa douzaine de chansons (plus une cachée pour porter bonheur).

Encore une fois, les titres, musicalement dans la lignée de “Sur place ou à emporter”, sont pleins de souvenirs d’enfance (“Dis-moi dimanche”, “Carpe diem”) ou ce sont de petits instantanés de quotidien estampillés 2004 (“Marabout”) sur fond de chansons jazzy ou fanfare. Arrêter de fumer (“La complainte de l’ex-fumeur”), avoir un bébé, loucher sur “La femme [son] pote”, ou partager les meubles parce que le couple se sépare (“Des ménagements”) sont autant de sujets traités ici avec humour et légéreté, dans des chansons toujours teintées par une pointe de mélancolie de l’accordéon, celui de Christophe Darlot, compagnon de toujours.

Guillaume Aldebert sait s’entourer : il est rejoint tantôt par la délicieuse Jeanne Cherhal (pour une reprise de “On n’est pas là pour se faire engueuler” de Boris Vian), tantôt par Amélie les Crayons (“Quelle heure est-il ?). Et si vous vous demandez qu’elle est la pointe d’accent de Guillaume, c’est tout simplement celui qui vient de Franche-Comté. Du coup, moi qui suis né là-bas, je regrette presque de m’être forcé à parler pointu pour faire de la radio. J’en fais même pas. Revenons à notre chanteur. Guillaume Aldebert aux prochaines Victoires de la Musique ? On y pensait déjà, et ça nous semble de plus en plus d’actualité. On croise les doigts.

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Aldebert “L’année du singe”
1 CD (Note A Bene/Up Music), 2004

vendredi 22 octobre 2004