Simian “We are your friends”

Simian “We are your friends”

Sur leur premier album, Simian annoncaient la couleur dès la pochette : un chien à tête de brebis ornait “Chemistry is what we are”. “Nous sommes dans la chimie” disaient hier Simian, “nous sommes vos amis” disent-ils aujourd’hui. Oui, mais nos nouveaux amis sont toujours dans la chimie des sons, dans les réactions et les précipités.

Quoi de neuf du côté de leur folktronica un peu dérangé du ciboulot ? C’est de plus en plus psychédélique, ma chère dame ! Un peu comme si le flower power reprenait vie à l’ère du bleep et du tout numérique : on verrait un peu partout des fleurs, non pas séchées, mais en 3D sur ordinateur, qui circuleraient sur le net.

Avec pour bande sonore l’une des chansons jouissives de cet album. On peut imaginer que cette bande de jeunes gens a écoute les Beachs Boys, tant l’usage des harmonies vocales (comme sur “The way I live”) évoque les oeuvres du torturé Brian Wilson. Lui aussi est dans la chimie depuis quelque temps, grâce à son ami le docteur Landy. Il faut toujours se méefier des ses amis.

Quoique, pour en revenir au titre de cet album de Simian, jamais déclaration d’amitié n’a été à ce point sincère : pour ne pas perdre l’ami-auditeur, Simian ancre sa musique dans un univers balisé, et dans ce petit lopin (le son seventies), retourne la terre, sème, détruit les bourgeons, reconstruit, déconstruit, plante, replante, fait des greffons… un peu dans le désordre, mais ça marche.

“Il faut cultiver son jardin” disait Candide. Simian applique la leçon… quitte à ne pas y faire pousser que des plantes licites. Sûr qu’à les écouter vous n’allez pas restés figés, les deux pieds enracinés dans le sol. Ce serait trop bête.

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Simian “We are your friends”, 1 CD (Source/Virgin), 2003

La breeze / Sunshine / Never be alone / Helpless / Skin / Big black gun / In between / The way I live / The swarm / When I go / She is in mind / End of the day 

vendredi 10 janvier 2003

Jean-Marc Grosdemouge