Nova Nova “Memories”

Nova Nova “Memories”

Les étoiles sont déjà mortes depuis des millions d’années quand leur lumière nous parvient. levez les yeux vers le ciel cette nuit, et pensez que l’étoile qui scintille est morte. Il y a déjà cinq ans que le duo français (Marc Durif et Michel Gravil), l’un des premiers pensionnaires du label de Garnier et Morand, s’est désagrégé après son album “La chanson de Roland”, sorte d’ode médiévale aux machines, entre futurisme, rêverie et passé.

L’étoile Nova Nova est devenue trou noir, et sa musique galactique, hautement addictive tant elle pouse à la rêverie, nous parvient encore. Derniers feux de cette étoile morte, ces “mémoires”, et cinq inédits (“Eternity”, qui est recommandé d’écouter en lisant le poème de Rimbaud présenté dans la pochette, “Suddenly”, “Zephyrel” qui date de 1992, “Variation” et “Marta”), sont peut être la dernière dose que les fans du groupe pourront prendre.

On constate que quand il s’agit de mélanger chants grégoriens et musique électronique (“Nova cantica”), Novanova s’en tire bien mieux que les pompeux Enigma ou Era. Et c’est l’occasion de réentendre la voix d’Elisa Carrahar (“Elisa”), dont on a trop peu de nouvelles, puisqu’au tout début des années 90, elle a collaboré avec la groupe Ecstatic Orange (souvenez-vous du single “World keep spinning”), également perdu corps et âmes depuis.

Une dernière dose piochée dans les tiroirs du label. Et dire que le filon est peut être éteint fait un peu mal quand on se plonge dans cette voie lactée sonore. Alors, on réenclenche le disque au début, encore et encore…

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Nova Nova “Memories”, 1 CD (F Communications/PIAS), 200

Eternity / Aleph / Tones ibid / Pump ! (shake it up) minimal matter / Suddenly / DJ.G.G / Zephyrel / See / Elisa / Variation / Nova cantica / Marta 

première publication : mercredi 26 mai 2004

Jean-Marc Grosdemouge