Jil Caplan "Derrière la porte"

Après une période de doute, Jil Caplan retrouve l’essence de son art avec Jay Alanski. Plus Valentine que Jil, elle réinvente sa mélancolie sur des rythmes d’électronica et de trip hop, offrant une confession musicale aussi délicate qu’apaisée. L’âge de raison n’a jamais sonné aussi juste.
Sortie de sa période “cow girl européenne” (son dernier album nous avait déçu), Jil Caplan quitte son déguisement boots-stetson pour redevenir elle-mêe aux côtés de son vieux complice Jay Alanski. Le titre “On est des toutes petites choses”, sous ses airs de “Sunday morning” moderne, semble une confession. “Nous étions tous les deux blessés pour des raisons différentes et l’album a été comme un baume”, explique-t-elle. “Ensemble on se répare” chante Jil Caplan, et même s’ils ne vivent plus ensemble, ça sent le couple mythique… artistiquement parlant s’entend. Elle est de plus en plus Valentine (son vrai prénom), un peu moins Jil, et traîne sa mélancolie sur les musiques de Jay, en parties inspirées du trip hop ou de l’électronica. L’on sent souvent l’influence des travaux de ce dernier sous le nom d’A Reminscent Drive dans ces chansons qui nous révèlent une nouvelle Jil. En effet, sa voix semble différente : quand elle est portée par des rythmes plus rapides, elle quitte ce tempérament boudeur qu’on lui connaissait parfois. C’est peut être ça, autour de la quarantaine (seulement, car Jil a commencé sa carrière très tôt) ce qu’elle chantait il y a quelques années : l’âge de raison.
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Jil Caplan “Derrière la porte”, 1 CD (Odeon/EMI), 2007
samedi 23 juin 2007