Benoît Dorémus "Jeunesse se passe"

Benoît Dorémus "Jeunesse se passe"

“Jeunesse se passe” affirme le Bisontin Benoît Dorémus. “Si la jeunesse est un défaut, on s’en corrige bien assez vite” pourrait lui répondre Aldebert, autre chanteur né dans la boucle du Doubs au pays de l’horlogerie.

Sur son premier album, celui qui est couvé par Renaud (à qui on le compare souvent) l’affirme dès le premier titre : “ce que j’écris ça regarde que moi, ce que je chante personne n’y touche, j’aime trop le goût que ça laisse dans la bouche”. Tête de pioche, celui qui aime à ce qu’on le surnome Benito (qui est quand même le prénom du Duce), mais bien plus sympa que Mussolini. Les franc-comtois sont tétus, et votre serviteur est bien placé pour le savoir. Mais ils sont généralement taiseux. Dorémus est tout le contraire, et ne mâche pas ses mots : “excusez moi, j’ai du sortir, pour aller gerber j’ai eu une vision d’avenir et ça m’a plombé, je me suis vu merdeux et salarié” annonce-t-il sans ambage sur “J’apprends le métier” où il décrit comment il préfère les petits concerts où l’on fait tourner le chapeau plutôt qu’un costard cravate, des réunions et la pause café devant une machine à boissons chaudes. Une thématique également presente dns “Pas à me oplaindre”.

Cet album est le journal de bord des années de formation du chanteur, de son désir de mots, de sa rage de chanter… La suite s’annonce donc passionnante, quand Benoît, bien installé dans son nouveau statut de chanteur, sortira les disques mouisna dolescents dont il est capable. Il faudrait inventer une catégorie à part pour Dorémus : appelons là “chanson revèche”.

****

Benoît Dorémus “Jeunesse se passe”, 1CD (De-Ci De Là/Capitol/EMI), 2007

samedi 27 octobre 2007

Jean-Marc Grosdemouge