Diely Moussa Kouyaté "Le Temps"

Diely Moussa Kouyaté "Le Temps"

Comme Amadou et Mariam, le guitariste Diely Moussa Kouyaté est malien, mais à la différence de ses compatriotes il s’exprime principalement dans sa langue natale et n’a pas eu recours aux services d’un producteur venu du rock pour réaliser cet album (“Dimanche à Bamako” avait en revanche été produit par Manu Chao). Cela n’empêche pas une bonne dose de modernité dans le traitement des compositions (“Na Fonié”), même si le blues plus traditionnel (“Na nankou”) ou les rythmes afro-beat sont parfois de la partie sur “Le temps”. Ce qui ne varie pas dans cet album, c’est l’agilité avec laquelle Kouyaté fait glisser ses doigts sur sa guitare, pour égrener des mélodies simples et souvent lancinantes quand elles sont jouée en boucle tout au long d’un morceau. Car les chansons n’obéissent pas à la structure couplet-refrain. Impossible à domestiquer comme le vent du désert, impossible à sédentariser comme une caravane, l’inspiration de l’artiste n’obéit qu’à ses lois. Aucune allégeance à la branchitude sur cet album, et puis d’abord ce serait idiot, car les jolies chansons sont comme les proverbes africains : indémodables.

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Diely Moussa Kouyaté “Le Temps” (EmArcy/Universal), 2008

Jean-Marc Grosdemouge