Louis Chedid "Un ange passe"

Louis Chedid "Un ange passe"

Il y a vraiment des paires de baffe qui se perdent. Allez sur un site de vente de disques en ligne, allez, Mamazone-point-freu par exemple. Tapez “Chedid” dans recherche… Et les résultats concernent : M !
D’accord, le fiston a d’indéniables qualités, mais le respect dû aux pères, il est où ? Drôle d’époque où l’on ne sait plus célébrer les aînés comme ils le méritent. Et dieu sait que depuis son “Bouc Bel Air” de 2001, Louis Chédid a dépassé le stade “est-il ringard ? est-il branchouille ?” pour accéder à l’envié statut “d’artiste à part”. En compagnie de quatre musiciens (dont deux ex-Aston Villa), il revient avec sa nouvelle collection de chansons intimistes (“Dans le bois de mon coeur”, “Ma bonne étoile”, “Juste une vie”, “Deux ou trois choses”), entre doux rock (“Au jour le jour”, “Il court”, “Comédie humaine”) et nonchalance blues (“S’il tenait qu’à nous”). Louis Chédid a un but : “Chanter l’hiver, chanter l’automne, le clair et l’obscur des hommes”, mais aussi la comédie humaine, la starification à outrance (“Tout le monde”) et tout ce qu’on fait subir à la terre (“Si madame nature a les nerfs “). “On se retrouvera” évoque à demi-mot la perte des êtres chers, puisque qu’il évoque quelqu’un qui “dîne avec les anges”. Sur la chanson suivante (la treizième de l’album), il est encore question d’anges. A croire que notre homme aime les symboles.
La “patte” Chédid est là, bien présente, mais on n’est jamais dans la redite : le chanteur observe le monde et y trouve chaque fois de quoi y puiser l’inspiration. Le monde va mal, mais Louis Chédid en fait de bonnes chansons.

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Louis Chedid “Un ange passe” (Atmosphériques), 2004

Alain Cattet