Karin Clercq “Femme X”

Karin Clercq “Femme X”

Avec une voix entre Françoise Breut et Françoise Hardy (dommage qu’elle ne s’appelle pas Françoise Clercq), la comédienne belge Karin Clercq doit faire de gros efforts ? Pour quoi donc ? Pour apporter une touche originale à ses chansons, pardi. Des chansons dont elle écrit elle-même les paroles.

Décevant. Surtout quand on sait que derrière la musique de ces chansons aux paroles sombres, il y a Guillaume Jouan, ancien collaborateur de Miossec, parti sous d’autres cieux. Alors l’originalité dans le chant ? On la cherche, et on la trouve difficilement… Si les ambiances pesantes musicalement sont assez surprenantes et donnent envie à l’auditeur de s’y arrêter un instant, il manque à l’interprète une touche de grâce qui aurait été bien agréable pour rendre cet album un tant soit peu attachant.

Car il faut bien dire que ce n’est pas un album facile, qui s’offre gentiment à l’auditeur, mais des pleurnicheries qui virent souvent au mièvre. Alors pour que l’on écoute avec satisafction “Femme X”, il faudrait un truc en plus.

Oui, un truc en plus, une petite flamme d’émotion, oh presque rien. En tout cas, on cherche un petit quelque chose, qui manque cruellement chez cette chanteuse. Il n’y a pas chez Clercq les coquetteries d’une Françoise Breut ou la grâce évanescente d’une Françoise Hardy, mais une sorte de posture un peu rock, une voix un peu atone et crâneuse (“écoutez-moi je suis une femme, et je chante”). Ce qui donne un album en deça de nos espérances.

**

Karin Clercq “Femme X”
(PIAS), 2002

Femme X / Les petites errances / Ne pas / Rouillée / Désir / Douce / La chanson d’Anna / Fêlure / Kassandre / Je t’ai dans la peau / Manqué / Grise / Etranger

samedi 1er juin 2002

Jean-Marc Grosdemouge