Chez les Grecs, un citoyen digne de ce nom devait connaître la musique

Chez les Grecs, un citoyen digne de ce nom devait connaître la musique

C’est ce que nous apprend “L’Histoire” dans un article intitulé “La musique qu’aimaient les Grecs.”

Annie Bélis est directeur de recherches au C.N.R.S. Elle dirige également l’ensemble de musique antique Kerylon, et signe un article sur la musique dans l’Antiquité grecque.

Les statues, les vases, les témoignages littéraires… Tout le prouve : la musique tenait dans les cités grecques un place qui nous étonne aujourd’hui” explique “L’Histoire” dans son numéro octobre (numéro 269). On y apprend qu'”une tradition proprement grecque voulait que, à l’issue d’un banquet, les convives entonnent les uns à la suite des autres les couplets d’une ‘chanson de table’, en s’accompagnant d’une lyre ou d’un barbiton (plus grave que la lyre comme le violoncelle pour le violon) qui passaient de main en main.

Se montrer incapable d’accorder les sept cordes de l’instrument, explique Annie Bélis, exposait à la risée générale, et rester coi au moment d’enchaîner le couplet suivant était la marque d’un manque d’éducation (…) indigne d’un citoyen soucieux de tenir sa place dans la société.

Aristophane, parlant de ceux qui ne savent ni jouer de la lyre ou du barbiton ni chanter parle d’une “éducation de pourceau. A l’heure où des carrières de “nouveaux chanteurs” se font en un clin d’oeil grâce à des programmes télévisés, que n’importe quelle playmate, lofteuse, ou n’importe quel staracadémicien à l’éducation de pourceau (imaginez un jeune homme originaire du sud-ouest et très grossier) se mettent en tête de chanter pour vendre des disques, cette sagesse antique est à méditer.

première publication : samedi 5 octobre 2002

Jean-Marc Grosdemouge