Renaud Papillon Paravel "La surface de réparation"

Entre chansons pop et textes parlés, Renaud Papillon Paravel reprend les choses là ou Ferré les avait laissées… et réussit magistralement, alors que Thiéfaine, dans un registre plus rock, ne réussit pas systématiquement. Et si l’on compare Paravel à Yves Simon, la comparaison tourne en défaveur de l’écrivain auteur de la “Dérive des sentiments”, qui maîtrise beaucoup moins bien la tension électronique qu’il faut pour habiller des chansons écrites au mot près.
Ce sont des ambiances littéraires (chaque mot est choisi), des textes poétiques (“Les chats couchés”) ou grivois (“J’aime tonku”, ou “J’avais pas vu tes yeux”), des histoires de capotes, de putes, et de “sale bite, sale cul”. Paravel s’amuse à jouer sur les double-sens des mots, sans tomber dans le jeu de mot facile : “enfin un poème où j’aime ta peau.” Ce sont aussi de longues déclarations d’amour avec samples symphoniques ad hoc (“L’homme à la peau de serpent”), ce graphiste toulousain signe un premier album qui ne peut laisser indifférent.
Malgré quelques titres énervants (“Marcher pieds nus sur un lego”), cet album très personnel (il est sous-titré “original motion soundtrack of my bizarre life” et on y entend un portable sonner pendant une session d’enregistrement) est fortement recommandable.
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Renaud Papillon Paravel “La surface de réparation”, 1 CD (Subdivision/BMG), 2002
jeudi 19 décembre 2002