Bed "Spacebox"

Bed "Spacebox"

Le minimalisme en majesté. Bed confirme qu’il maîtrise l’art du dépouillement. Huit titres ciselés où chaque note compte, entre pop jazzy et mélancolie assumée, tissent une atmosphère propice à l’introspection et à la rêverie. Fidèle à sa formule délicate, l’artiste offre une nouvelle démonstration d’élégance musicale, où tout semble suspendu entre clarté et retenue.

Après “The Newton plum” (voir notre article), Benoit Burello alias Bed est de retour. Autant prévenir le lecteur et potentiel auditeur de suite : sa formule, qui tient dans un mouchoir de poche, n’a pas varié d’un iota : finesse, délicatesse, guitares claires, batteries en apesanteur, trompettes retenues. On se croirait chez les Nits (le piano, au toucher délicat) ou chez The Apartments. La musique de Bed est toujours ce savant mélange de pop jazzy et de grands espaces, une musique d’après-midis paresseux, passés à prendre le soleil. Ou au lit, ce qui justifierait pleinement le patronyme du groupe. Huit titres (soit deux de moins que sur le précédent album), pour une formidable démonstration d’épure. Burello signe moins de chansons, mais chaque note semble pensée, travaillée. Aucune n’est là par hasard : c’est un soigneux agencement, une oeuvre précise et minutieuse. Une seule chose ici n’est pas épurée : la mélancolie, bien palpable à chaque note. Et le talent, bien sûr.

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Bed “Spacebox” (Ici d’ailleurs/Labels)

samedi 24 mai 2003

Jean-Marc Grosdemouge