Ed Motta “Poptical”

Ed Motta “Poptical”

La soul actuelle n’est pas qu’une histoire de grosses bagnoles à la Jamiroquai, ou d’orchestres symphoniques (comme Jimi Tenor s’y est essayé sur “Out of nowhere”). Ce peut être aussi l’oeuvre d’un bon vivant. Né en 1971, le carioca Ed Motta est une star au Brésil, Caetano Veloso (qui le qualifie de “repère historique dans l’histoire de la musique brésilienne”) est fan de lui, et c’est un vrai personnage.

Outre sa rondeur et sa longue barbe, Ed a pour lui une collectionnite aîgue de disques vinyle (30 000 paraît-il), mais aussi un goût immodéré pour le kitsch (sa maison est décorée dans le style années 60) et pour la bonne chère (il est aussi critique gastronomique dans le plus grand journal d’Amérique latine, “Fohla de Sao Paulo). Sur cet album, il chante d’une voix sensuelle des titres de soul enlevés (“Que bom voltar”, “Tem espaço na Van”) et quelques ballades langoureuses (“The Rose that came to bloom”, “Pra se lembrar”, “Rainbow’s end”, “Quem pode surpreender ?”), des titres où l’orgue est félin (“My rules”, “Fox do Detetive”), et la rythmique chaloupée (“Gifts and sorrows”).

Si Jamiroquai s’était plus intéressé à Joe Jackson et à Elvis Costello qu’aux bagnoles, s’il avait su chanter en anglais et en brésilien (ce que notre homme, lui, sait faire) il se serait appelé Ed Motta. Mais tel n’est pas le cas. Pas grave, on a tôt fait d’adopter Ed Motta pour le remplacer.

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Ed Motta “Poptical”
1 CD (Trama/Night and Day), 2003

Minha casa, minha cama, minha mesa / Tem espaço na Van / Eu avisei / The Rose that came to bloom / Que bom voltar / Coincidência / Rainbow’s end / Pra se lembrar / My rules / Fox do Detetive / Gifts and sorrows / Quem pode surpreender ? 

dimanche 23 novembre 2003

Jean-Marc Grosdemouge