The Darkness “Permission to land”
Il faut écouter trois fois cet album pour l’apprécier. La première écoute déconcerte : la voix haut, très haut perchée de Justin Hawkins rappelle, de prime abord, celle de chanteurs français des années 80 qui ne sont pas restés dans les annales (Erikarol, Thierry Mutin), sauf celles de Bide et Musique.
A la seconde écoute, quand on commence à s’habituer à cette voix un peu grandguignolesque, on se met à mieux apprécier la musique pleine d’énergie, où les décibels coulent à flot. La troisième écoute nous rend familière cette démesure empruntée au hard rock (avec cheveux longs et tenues moulantes idoines) et l’on prend un malin plaisir à compter les points de cette compétition qui se joue sur chaque titre entre la voix suraigüe du leader du groupe et les guitares crissantes, sur des paroles parfois agressives (“bas les pattes de ma femme”), évoquant la drogue (“ce que je veux est brun / et je pars en ville / je l’injecte une fois rentré” sur “Givin’ up”) ou l’amour (mais pour le discréditer : “l’amour est juste une sensation, et nous devons arrêter d’y croire” dit “Love is only a feeling”).
The Darkness est le cas-type des groupes anglais pour lesquels le “NME” est prompt à s’enflammer (“chaque morceau de cet album est une vraie tuerie” a-t-il été imprimé dans ses colonnes) mais dont l’avenir sur le continent est des plus incertains. Mais ceux qui regrettent Queen apprécieront, c’est sûr.
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The Darkness “Permission to land”, 1 CD (Atlantic/East West/Warner), 2004
Black shuck / Get your hands off my woman / Growing on me / I believe in a thing called love / Love is only a feeling / Givin’ up / Stuck in a rut / Friday night / Love on the rocks with no ice / Holding my own
jeudi 8 avril 2004