Thomas Pitiot "Le tramway du bonheur"
Thomas Pitiot appartient à cette race à part des poètes urbains, qui tels un Richard Bohringer, aiment regarder les gens vivre, s’émerveillent d’un rien, et qui faute de trouver autant de soleil qu’ils en voudraient, mettent la vie, le monde et ses tracas en chansons. Du côté de Saint Denis, notre homme cultive son particularisme de blanc au coeur africain.
Il chante ainsi des chansons chaloupées en provenance de la banlieue, c’est à dire cette frange géographique un peu à part : on n’est pas dans la ville propre et jolie qui regorge de loisirs et d’opportunités, ni dans la campagne où on s’ennuie ferme mais où l’air est pur, très pur, mais où bon sang, vraiment, on le répète, on s’ennuie. Forcément être d’un peu nulle part, ça force à s’ouvrir l’esprit.
D’autant que la banlieue, c’est le monde en concentré. Bien sûr, c’est pas toujours rose, mais les potes s’appellent Boubacar, Moustapha, Dragan ou Dov, alors rien qu’en échangeant avec eux, on voyage pas mal de pays en pays, de musique en rythmes, de cultures en religion. Le bac à sable d’en bas, c’est le Sahara. Et tout ça, ça enrichit l’âme.
C’est ce concentré de cosmopolitisme, de fraternité et de good vibes que donne à entendre ce jeune auteur-compositeur sur son premier album.
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Thomas Pitiot “Le tramway du bonheur” (T’inquiète Productions/Les Productions Spéciales), 2004
