The Killers “Hot fuss”

The Killers “Hot fuss”

Qu’est-ce que la power pop ? Du rock qui concilie énergie (power) et mélodie (pop). Si vous jouez avec une guitare souillone au fond de votre grange, ça s’appelle de la pop pastorale. Et pourtant ça fait bien longtemps qu’on ne voit plus de bergers dans le monde occidental. Pour ceux qui se fichent de garder les troupeaux une guitare à la main, reste l’électricité.

The Killers n’ont pas de moutons, mais une poignée de jetons à la main, puisqu’ils viennent de la capitale du jeu, Las Vegas. Réussir un bon album de power pop, c’est une quadrature du cercle. Une équation ardue à moult inconnues que des apprentis Thalès ou Pythagore réussissent parfois à résoudre avec une poignées de chansons essentielles et urgentes. Le dernier Nobel, Franz Ferdinand, venait de l’Université Domino à Glasgow. Le prochain réaffirme la supériorité américaine en même temps que celle des majors. De réminiscences de Joy Division (“Andy, you’re a star”) en quasi-hymnes pour dancefloors (on on compte un bon lot), ces quatre-là savent mouliner de la mélodie imparable, à grands coups de guitares héroïques. La voix du chanteur et pianiste Brandon Flowers évoque parfois celle de Rick Witter de Shed Seven (groupe dont vous ne lirez jamais de mal sous ma plume), et la ballade “All These Things That I’Ve Done” est fort lennonienne. Pas sûr pourtant qu’on tienne les nouveaux Beatles, mais ce groupe signe là un album vivifiant.

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The Killers “Hot fuss”, 1 CD (Mercury/Universal), 2004

Jenny Was A Friend Of Mine / Mr Brightside / Smile Like You Mean It / Somebody Told Me / All These Things That I’Ve Done / Andy, You’Re A Star / On Top / Change Your Mind / Believe Me Natalie / Midnight Show / Everything Will Be Alright / Glamorous Indie Rock & Roll (Bonus Track) / Somebody Told Me (Bonus Track)

première publication : mercredi 15 décembre 2004

Jean-Marc Grosdemouge