Deerhoof “Friend opportunity”

Deerhoof “Friend opportunity”

Deerhoof défie les genres et livre un album aussi surprenant que rafraîchissant. Entre pop envoûtante et math-rock, ce trio de San Francisco réconcilie les amateurs de mélodies douces et d’expérimentations sonores.

Et si le secret, en musique, c’était de toujours tomber à côté ? De se lancer dans un genre et de se retrouver dans un autre, d’être rétif à toute classification, de glisser comme une anguille, de laisser le chroniqueur perplexe devant un album aussi protéiforme qu’il en devient super attachant ? Tout ce qu’on peut dire de Deerhoof en quelques mots, afin de synthéstiser sa pensée et d’attaquer la chronique, c’est que, dans le flot de disques pop qui sortent à la queue leu leu chaque jour, “Friend opportunity” est un disque fantastiquement revigorant pour nos oreilles, et que la voix acidulée de Satomi Matzusaki est aussi fondante que celle de Kazu Makino(Blonde Redhead) ou de Laetitia Sadier (Stereolab). Fondé en 1991 à San Francisco, ce trio est comme Yo La Tengo ou les regrettés Grandaddy : une petite pépite pop inconnue du grand public, mais capable de créer sur mesure des climats oniriques (“Whither The Invisible Birds ?”) ou du math-rock à tomber par terre. Capable de réconcilier les fondus de chansons douces, les gagas du psychédélisme cramé de Syd Barrett et les lecteurs exigeants du magazine “Wire”, ce disque est un petit miracle. Et si vous êtes comme Saint Thomas, qui ne croyait que ce qu’il voyait, eh bien tant mieux car vous allez aimer croire à ce que vous allez entendre.

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Deerhoof “Friend opportunity”, 1 CD (Tomlab), 2007

The Perfect Me / + 81 / Believe E.S.P. / The Galaxist / Choco Fight / Whither The Invisible Birds ? / Cast Off Crown / Kidz Are So Small / Matchbook Seeks Maniac / Look Away

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mercredi 7 février 2007

Jean-Marc Grosdemouge