Yann Perreau "Nucléaire"

On a bien failli rester dans l’incompréhension avec le Québec : de la Belle Province, on ne connaissait que des produits d’importation frelatés (Natasha Saint Pier, Garou, Céline Dion) alors que les grands crus se voyaient refuser leur visa vers un ailleurs européen…
Heureusement, depuis peu, les alcools rares ont enfin trouvé des filières de contrebande et l’on peut désormais savourer des gens aussi gouttus qu’Ariane Moffat, Malajubé ou Pierre Lapointe, sans crainte aucune de remontées acides. Nouveau venu, Yann Perreau, 31 ans, est exactement ce qu’on aime en matière de chanson pop… francophone (à défaut d’être française). Qu’il verse dans les productions électroniques (“J’ai une île au coeur”) ou le rock échevelé (“La vie n’est pas qu’une salope”), il colle des textes qu’on ne peut trouver que sous la plume d’un Québecois, où l’on use de façon moins décomplexée -et souvent plus brillante- de la langue de Molière dans le rock. Avec son univers à la Bertrand Betsch pour la voix (“Léger… mais bon…”), cet ami de Camille (qui l’a hébergé quand il est venu en France il y a quelques temps), également protégé de la famille Higelin père et fils, impose sa différence.
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Yann Perreau “Nucléaire”, 1 CD (Anacrouse/L’Autre Distribution), 2007
première publication : dimanche 4 février 2007