The Killers “Day & Age”
La crise ? Chez The Killers, on ne connait pas ! Quand d’autres sortent une production trois-francs six sous, eux continuent, sur leur troisième album, à aligner des titres à la production ultra léchée. C’est qu’ils sont natifs de Las Vegas, capitale du vice et du jeu, où l’on aime que l’argent s’affiche…
Ici, nos quatre rockeurs glam et synthétiques s’adonnent aux joies du dancefloor (“Tranquilize” et ses congas ressemblent à une bonne perfusion de !!!). Et la formule magique découverte par les Beatles sur “O-bla-di O-bla-da” – à savoir une basse ronde et qui ne cesse de sautiller comme une balle de ping-pong qui rebondirait à l’infini – est utilisée au maximum. Le pied est toujours rapide, il ne faudrait pas relâcher la tension. Vous ne voudriez pas placer une ballade guitare-voix au beau milieu de l’album, tout de même ? Certes, “Somebody told me” débute de manière calme, mais ça ne dure pas…
Avant de confier les arrangements épiques de “Viva la Vida” à Brian Eno, Coldplay a connu sa période arty du temps de “Parachutes”. Idem pour U2 qui a dénoncé le “Bloody sunday” avant de remplir les stades. On parle, là, de rockeurs européens. The Killers sont américains, le pays de la démesure où sortir un disque avec la volonté affichée de remplir de grandes salles n’est pas un problème. De toute façon, entre les petits clubs et les gros stades, il n’y a rien, il faut choisir son camp : The Killers donnent dans le Barnum assumé… Aucun militantisme, aucune pose affectée de sauveurs du monde, nulle trace de tiers-mondisme, juste de bons créateurs de chansons rock pour remuer. Et comme la crise est là – et pour longtemps – on peut parier sur une résurgence du disco.
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The Killers “Day & Age”, 1 CD (Island/Universal), 2008
Losing Touch / Human / Spaceman / Joy Ride / A Dustland Fairytale / This Is Your Life / I Can’t Stay / Neon Tiger / The World We Live In / Goodnight, Travel Well
première publication : mercredi 26 novembre 2008