"Les neiges du Kilimandjaro"

Bien sûr il y a Michèle Morgan et Jean Gabin (“t’as de beaux yeux, tu sais”), of course il y a Arletty et Louis Juvet près d’une écluse à deux pas de “L’Hôtel du Nord”, mais le plus beau couple de cinéma de la fin du XXe siècle est sans nulle doute Ariane Ascaride et Jean-Pierre Darroussin.
Même les gens peu fans de Manu Chao se rappellent de leurs pas de danse sur la chanson “Me gustas tu” dans le film “Marie-Jo et ses deux amours”. Avant ça, on les avait aussi vus ensemble dans “Marius et Jeannette”. Bonne nouvelle : ces deux-là sont de retour, et ça se passe toujours dans la Cité Phocéenne.
Michel et Marie Claire sont un couple de gens bien. Il est ouvrier CGTiste, a des valeurs (cf la scène d’ouverture) et elle s’occupe de personnes âgées à domicile. Ils sont bien installés dans la vie parce que cela fait un bon moment qu’ils travaillent, et fêtent leur trente ans de mariage peu de temps après que Michel (fan de super héros mais capable aussi de citer du Jean Jaurès) a perdu son travail (encore la scène d’ouverture)… On leur offre un voyage et autant vous le dire de suite, hélàs, ces deux-là ne verront pas les neiges du Kilimandjaro. Mais ils devront une fois de plus mettre leurs valeurs en actes, ce qui ne sera pas chose facile.
Sacrifice volontaire
Si vous avez comme moi adoré Jean-Pierre Darroussin et Ariane Ascaride danser sur du Manu Chao dans “Marie Jo et ses deux amours”, vous serez ravis de retourner à Marseille pour les y retrouver. Vous comprendrez qu’il est plus facile de se sacrifier volontairement (ce que fait Michel au début du film) que d’être victime d’une violence qui fait irruption un soir lors d’une partie de cartes. Et cette partie de cartes-là va vous faire oublier la partie de cartes -historique- dans un bar filmée par Marcel Pagnol.
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Jean-Marc Grosdemouge
“Les Neiges du Kilimandjaro” de Robert Guédiguian, 2011, avec Jean-Pierre Darroussin, Ariane Ascaride, Julie-Marie Parmentier, Louis Leprince-Ringuet, Gérard Meylan, Robinson Stévenin.