Marc Gauvin “Les tam-tam de l’amour”

Marc Gauvin “Les tam-tam de l’amour”
Après quelques expérimentations électroniques, Marc Gauvin s’attaque à la pop acidulée façon sixties. Mélodies courtes et sucrées, textes malicieux et sonorités jazzy : le Français de Bristol semble avoir trouvé sa formule.

Français installé à Bristol, le français Marc Gauvin ne pouvait que se lancer dans la musique électronique, d’autant que le guitariste de Portishead, Adrian Utley, l’épaulait. Mais voilà, après “Maline Chloé” et “La femme légère”, qui n’ont permis à son style de s’exporter au delà-d’un petit cercle d’amateurs éclairés, Marc Gauvin opère un véritable recentrage pop sur “Les tams-tams de l’amour.”

Fini le sticky toffee pudding des débuts, place à une pop qualifiée d’”acidulée, façon sixties.” Et ce n’est pas faux : la musique est acidulée tant dans les sonorités (un peu “Melody Nelson” comme sur “Céline”, un peu “Apache” sur “A la campagne”), les textes (“Mi-homme, mi-chewing gum”), que le format.
La plupart des morceaux, en effet font moins de deux minutes, voire 2:05 (“Disco cauchemar”), comme au temps des sixties où les disques 45 tours comportaient non pas deux chansons, mais quetre (deux par face, donc il fallait faire court). Faire court, Marc Gauvin sait faire et il le fait bien : mélodies sucrées qui s’impriment illico dans l’oreille de l’auditeurs, textes simples, histoires de thé, de sparadrap, ou câlins “sous les pommiers golden”, sur fond d’orgues Wurlitzer et Hammond.

On croit entendre une version homme de la France Gall de seize ans, qui , du temps des yé-yés chantait les bluettes écrites par son père (“Christiansen” ou “Dis à ton capitaine”), notamment par les nombreuses références jazzy que Gauvin parsème dans sa musique et ses textes (“La blue note”, avec banjo, tuba et trompette). On dirait qu’au bout de trois albums, Marc Gauvin a trouvé sa formule. C’est à dire : pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?

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Marc Gauvin “Les tam tam de l’amour” (WEA/Warner), 2003

J-Marc Grosdemouge