Bauchklang “Jam Zero”

“Bauchklang” signifie “le son du ventre” en allemand. Rien d’étonnant à cela quand on vous aura expliqué que Bauchklang n’a aucun instrument… sinon la voix. Et comme chacun le sait, la voix, celle des artistes, qui la travaillent et l’entretiennent, vient du ventre, et non de la gorge.
Oui, la voix, à l’origine, vient du ventre : ce n’est que plus tard que l’homme, ou la femme (suivez mon regard en direction du Québec) utilise sa gorge. En passant, notons que les bébés, eux utilisent instinctivement leur ventre, et non leur gorge pour donner de la voix…
Ce qui explique qu’ils peuvent hurler toute une nuit sans s’arrêter alors que même au bout d’une heure de concert, les cordes vocales de Max Cavalera (l’ancien chanteur du groupe de hard brésilien Sepultura) commencent à fatiguer au bout d’une heure de scène. Arrêtons ici de cours digne d’un amphi de première années en école d’ORL et venons en aux épatants Bauchklang, pour dire que leur album est formidable, et terriblement surprenant.
Difficile de se rendre compte que le seul instrument de ce “Jam zero” (enregistré par six Autrichiens) est la voix : “all tracks on this album are based on human vocal signals” précise la pochette. On imagine que ces voix doivent être samplées… au moins en direct, quand ils se produisent sur scène. Il paraît que le public des Transmusicales de Rennes, qui a eu l’occasion de les voir, n’en est pas revenu.
Vous non plus vous n’en reviendrez pas : leurs titres sont une vraie pulsation, auxquelles s’ajoute des paroles, des choeurs. C’est un peu soul, un peu hip hop, il y a même un titre avec quelques paroles en français (“You know”). En tout cas, c’est vraiment bon.
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Bauchklang “Jam Zero”, 1 CD (Discograph), 2002
I-transmission / What is it / Fire below / Shaker / Don’t ask me / Irie / Baby come on / Jamzero / You know / Sunshine / Don’t ask me-Upset / Sad monks intro / Sad monks / Roxanne / Orientrevenge
mercredi 16 octobre 2002