Pat Metheny “One quiet night”

Après un album peu convaincant, et ce malgré la présence de Richard Bona (“Speaking of now”) Pat Metheny nous revient. Seul. Tout seul, c’est à dire armé de sa seule guitare, et de sa virtuosité, bien connue.
En novembre 2001, Pat Metheny s’est enfermé toute une nuit dans son studio avec une nouvelle guitare, sur laquelle il a testé un vieil accordage découvert à l’époque de “The search”. Constatant au petit matin en écoutant les bandes, que cela sonnait bien, il a décidé de continuer dans cette veine.
Au retour d’une tournée, fin 2002, il est entré en studio pour y graver dix compositions personnelles plus une de Keith Jarrett (“My song”) et une signée Gerry Marsden, du groupe sixties britannique Gerry and The Pacemakers (“Ferry cross the Mersey “). On y retrouve un peu le Metheny de “Beyond Missouri sky”, à la différence près que Charlie Haden n’est pas là avec sa contrebasse pour répondre aux mélodies qu’il caresse sur sa guitare. Mais il y a toujours ces grincements de doigts sur les cordes quand Metheny pose ses accords sur le manche de son instruments. Des grincements qu’il est sûrement possible techniquement d’effacer, mais que l’artiste choisit de garder. On a ainsi l’impression d’être dans la même pièce que lui, en train de nous jouer ses morceaux.
Si l’idée de ce album est née en pleine nuit, il s’écoute en effet parfaitement quand le soleil a disparu, et peut constituer un agréable disque à écouter au lit avant de s’endormir. Dommage tout de même que le plus beau tour de passe-passe de cet album soit le fait de signer une reprise de “Don’t know why”, célèbre ballade jazzy de Norah Jones, encore plus sirupeuse que l’original.
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Pat Metheny “One quiet night”, 1 CD (Warner Jazz), 2003
One quiet night / Song for the boys / Don’t know why / Another chance / And time goes on / My song / Peace memory / Ferry cross the Mersey / Over on 4th street / I will find the way / North to South, East to West / Last train home
première publication : samedi 13 septembre 2003