Gérald Genty "Humble héros"
Gérald Genty débarque avec un humour décalé et des chansons absurdes : peu connu pour l’instant, ce “humble héros” promet de faire rire vite et fort.
Voilà un drôle de zigue. D’ailleurs, quelqu’un qui ose commencer son album avec la chanson “Pour l’instant j’suis pas encore trop connu, ça va, mais après… j’sais pas” ne peut être que foncièrement marrant. Gérald y explique que s’il est encore un gras tout simple, cela ne va peut être pas durer car le succès est à portée de main. Deux choses se confirment en continuant à écouter cet album : Gérald Genty est drôle (imaginez un mix entre la voix de Mathieu Boogaerts et l’univers de François Pérusse et ses “Deux minutes du peuple”) et il y a des chances pour que le succès lui fasse très vite les yeux doux à ce “humble héros”.
Cet hurluberlu (qui s’appelle Hubert Lürlü) joue avec les mots (il se dit “plus j’s’rai loin des tracteurs et plus j’s’rai près d’être acteur”, ou “coupe court aux discours de son coiffeur”), et les interjections (cf la construction de “J’ai mis mon maillot de ben… pour allez ! allô ?”), raconte l’univers un peu étriqué des cités universitaires où l’on entend le voisin se gratter dans la chambre d’à côté et où les toilettes sont toujours occupées (“Détention universitaire”).
D’ailleurs Genty ressemble un peu à ces étudiants foufous qu’on a tous connus. Comme eux, il aime se moquer des puissants comme Georges Debeuliou Bousche. Il a même glissé de vrais sons (diabolo, robinet, chaise de bureau, oiseaux, etc.), fait lui-même les choeurs en enregistrant plusieurs fois sa voix, et a glissé deux “quiproquos” entre ses chansons.
A l’écoute de cet album enregistre en Cité, dans les Vosges, à Toulouse et à Paris, on est à l’abri d’un quiproquo : ce mec-là est drôle. Un point c’est tout. Pour l’instant, il n’est pas encore très connu, mais après… on sait pas.
Gérald Genty “Humble héros” (Wagram), 2004
