“Rock’n’Roll 39-59”
Les belles expositions consacrées à des courants de la musique populaire sont toujours trop rares : apres la chanson française à la BnF il y a trois ans, c’est au tour de la fondation Cartier de s’attaquer à un pan majeur de la culture – mondiale, cette fois – avec une mise en place de documents et de souvenirs liés à la tornade rock’n’roll.
Au rez-de-chaussée du bâtiment conçu par Nouvel, on se laisse charmer par une superbe Cadillac, des juke boxes rutilants, des photos de teenagers s’adonnant à la dance, on s’assied pour lire quelques revues d’époque, avant de passer par le studio typique des années 50 reconstitué pour l’occasion. C’est un étage en dessous que continue le plus gros de la visite : après un mur où s’étale l’arbre généalogique du rock (on peut chausser un casque sur ses oreilles et planter sa fiche dans les jacks situés à côté de chaque nom), on est frappé d’entrer dans une salle sombre. On est dans les années 40, la ségrégation raciale touche même les hits-parades. Malgré l’embellie économique, les Etats-Unis sont une cocote-minute, et c’est la jeunesse qui va en soulever le couvercle, abolissant les barrières raciales. D’où une deuxième partie de l’exposition bien plus colorée, qui présente les grands noms de ce tsunami musical…
Les passionnés qui ont déjà le gros des événements en tête réviseront agréablement et iront admirer les vestes de Johnny Cash ou d’Elvis, mais tout le monde peut aller se plonger dans cette féérie d’images criardes et de pochettes, écouter les pionniers (Chuck Berry, Fats Domino, Bo Didley, Little Richard, etc). Attention toutefois aux novices : préparez votre visite par quelques lectures (ou complétez-la par celle du beau livre-catalogue de l’exposition), ou venez avec un ami qui a quelques connaissances sur le rock.
jusqu’au 28 octobre 2007 à la Fondation Cartier 261 boulevard Raspail 75014 Paris