“Existence”, mélancolie moderne
Avec “Existence”, Bugge Wesseltoft signe bien plus qu’un morceau de jazz nordique : une bande-son pour l’errance moderne. Présente dans la BO du film “Extension du domaine de la lutte” de Philippe Harel, cette composition capture la mélancolie insondable du héros houellebecquien.
Bugge Wesseltoft n’a pas seulement redéfini le jazz scandinave, il a offert aux âmes en quête de sens un refuge sonore. “Existence”, sur l’album “New Conception of Jazz: Sharing” sorti en 1998, trouve une place centrale dans le film “Extension du domaine de la lutte” de Philippe Harel adapté du roman de Michel Houellebecq. Là où les mots décrivent le dépression carabinée de Notre Héros, le piano introspectif de Wesseltoft vient plonger le film dans cette froideur mélancolique.
Le morceau accompagne le décor morne du protagoniste, où chaque note résonne comme un écho à ses pensées les plus profondes. Entre résignation et contemplation, “Existence” magnifie l’errance intérieure d’un homme écrasé par le poids de la modernité. En un peu moins de quatre minutes, Wesseltoft traduit l’indicible : le vide qui s’installe dans l’absence de lien, et la lumière timide qui filtre encore à travers ce brouillard. Car ce morceau est mélancolique mais d’une beauté salvatrice.