Venus "Vertigone"

Venus "Vertigone"

Il y a dans la préciosité bon ton de Venus un petit côté Perry Blake (“Big west ground”) qui n’est pas déplaisant. Il s’agit d’une facilité à déployer de la mélodie en veux-tu en voilà comme chez Tom Mc Rae ou Oasis. Un je ne sais quoi d’imprécis qui, par petites bribes, rapproche ce groupe de nombreuses choses pop qu’on a aimé depuis plus de dix ans.

C’est dire si ce groupe belge, auteur d’un premier album (“Welcome to the modern dancehall”) en 1999, a du potentiel. Vénus reprend en quelques sorte les choses là où Radiohead les a laissées après “Pablo Honey” et “The Bends”. Imaginons que Thom Yorke et les siens aient continué sur leur lancée, avec des chansons pop, tout en les rendant plus baroques, et l’on a une idée du son Venus. D’ailleurs, il y a un petit côté “OK Computer” dans certaines chansons de “Vertigone”. La grandiloquence ne fait pas peur au groupe (“Little Hotel” est une musique qui sied bien aux atmosphères des grandes pompes) et le résultat est à la hauteur des prétentions : on a droit à un morceau digne d’une très bonne musique de film.

Et quand la pop de Vénus prend son envol (“Navajo dream”, dont le refrain qui scande “everything’s ok” colle parfaitement au sentiment que l’on ressent à son écoute), c’est purement magique. Marc A. Huyghens et les siens signent un grand album, tout simplement.

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Venus “Vertigone” (Capitol/EMI), 2003

J-Marc Grosdemouge