“Les envolés” d’Étienne Kern, quand le ciel devient vertigineux
Une lecture intéressante et minutieuse, qui éclaire un destin hors du commun, mais dont l’envergure peine à convaincre pleinement.
Jusque-là, la rue Gaillon, à deux pas de l’Opéra, n’était connue que des amateurs de littérature pour abriter le restaurant Drouant, lieu de rendez-vous de l’Académie Goncourt. Étienne Kern y installe pourtant son héros : Franz Reichelt, tailleur autrichien et inventeur d’un parachute… qui ne fonctionne pas.
Le récit s’intéresse au face-à-face intime de l’inventeur avec sa propre audace et son obsession. Les amateurs de premiers aviateurs se souviendront du travail de Philippe Forest dans “Le siècle des nuages”, mais Kern creuse ici une dimension plus personnelle : pourquoi la trajectoire tragique de Reichelt — mort en sautant de la Tour Eiffel pour tester son invention — continue de résonner aujourd’hui, entre fascination pour l’audace et vertige de l’échec.
L’écriture est soignée, le contexte historique précis, mais le roman peine à s’envoler complètement. La sensibilité de l’auteur pour son sujet ne suffit pas toujours à faire battre le récit au rythme du danger et de l’ivresse du ciel.
★★★☆☆
