Au P’tit Bonheur "Entre Noël et Ramadan"
Qui n’a jamais fredonné “J’veux du soleil”, l’un des tubes de 1991 ? Mais oui, Au P’tit Bonheur, le groupe emméné par Jamel Laroussi… Ce disque signe bien le retour du groupe Au P’tit Bonheur, qui tente de prouver qu’il n’est pas le groupe d’un seul tube.
Le soleil, pourtant, ils semblent l’avoir trouvé : ce disque est parcouru d’une douce tristesse méditerranéenne, d’accents orientaux comme sur le dernier disque d’Enrico Macias, “Oranges amères”, ou comme chez Zen Zila. Amères, oui, les chansons d’Au P’tit Bonheur le sont. Mais on apprécie les textes qui parlent à demi-mot, l’alanguissement complet de la musique du groupe, qu’on connaissait autrefois comme une tornade musicale assez proche des Négresses Vertes. On a l’impression d’avoir affaire à un premier album, tant le groupe, qui a quitté sa major d’origine pour le label des débuts de Hubert-Félix Thiéfaine, semble s’être débarassé du superflu et des oripeaux de la chanson festive pour mieux atteindre les sentiments. “Entre Noêl et Ramadan” ressemble à un départ à zéro. Sauf qu’il y a sur cet album le titre “J’veux du soleil”. Un titre qui colle à la peau du groupe : il clôt l’album. Non pas l’original, mais une reprise avec Maximum Kouette. Une reprise beaucoup plus calme et chaloupée d’ailleurs.
Au final, cela laisse perplexe : Au P’tit Bonheur veut-il faire oublier ce tube ou tenter de refaire parler de lui, en faisant l’inverse de certains chanteurs, qui sortent une compilation de quinze tubes agrémentée d’un original ?
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Au P’tit Bonheur “Entre Noël et Ramadan” (Sterne/Sony Music), 2003
