C’est quoi l’acculturation ?

C’est quoi l’acculturation ?

C’est un processus de transformation culturelle qui se produit lorsqu’un individu ou un groupe entre en contact prolongé avec une autre culture et adopte progressivement certains de ses éléments. Explication.

Ce phénomène est largement étudié en anthropologie et en sociologie, et il se manifeste dans divers contextes, allant des migrations aux échanges commerciaux, en passant par les conquêtes et les colonisations.

Les différentes formes d’acculturation
  1. L’assimilation : l’individu ou le groupe abandonne totalement sa culture d’origine pour adopter celle du groupe dominant. Ce processus peut être volontaire ou forcé.
  2. L’intégration : une fusion partielle se produit, où l’individu conserve certains aspects de sa culture d’origine tout en adoptant des éléments de la nouvelle culture.
  3. La marginalisation : l’individu ou le groupe rejette à la fois sa culture d’origine et celle du groupe dominant, se retrouvant dans un no man’s land culturel.
  4. La syncrétisation : deux cultures s’influencent mutuellement, créant ainsi une nouvelle forme hybride (ex. : le métissage culturel dans les sociétés coloniales).
Les effets de l’acculturation

L’acculturation peut être vécue de manière positive, comme un enrichissement personnel ou collectif, mais elle peut aussi générer des tensions, des conflits identitaires et un sentiment d’aliénation.

Dans “Danse avec les loups“, John Dunbar ne se contente pas d’apprendre la langue et les coutumes des Lakotas : il se voit attribuer un nouveau nom, adopte un mode de vie différent et change radicalement sa perception du monde. Ce n’est pas une simple adoption de nouveaux comportements, c’est une véritable mutation de son identité.

Pourquoi c’est plus qu’une simple adoption de coutumes ?

L’acculturation implique souvent un changement profond de valeurs et de vision du monde. Ce n’est pas simplement une question de manger différemment ou de porter d’autres vêtements : c’est une restructuration mentale et émotionnelle.

Dans “Danse avec les loups“, Dunbar ne “joue” pas à être un Sioux. Il devient l’un des leurs parce que son référentiel occidental s’efface progressivement. Il cesse de voir les Indiens comme des étrangers ou des adversaires, et son ancienne culture lui devient, à terme, aussi étrangère que la leur l’était autrefois.

Acculturation et cinéma : d’autres exemples

Si “Danse avec les loups” illustre un cas d’acculturation par immersion, d’autres films traitent également de ce phénomène : “Avatar” de James Cameron (Jake Sully abandonne son identité humaine pour devenir un Na’vi), “Le Dernier Samouraï” d’Edward Zwick (un soldat américain se fond dans la culture japonaise”), “Little Big Man” d’Arthur Penn (un homme blanc élevé par les Cheyennes oscille entre deux mondes). Tous ces films posent la même question : jusqu’où peut-on aller dans l’adoption d’une autre culture avant de perdre son identité d’origine ? Et cette transformation est-elle un choix ou une nécessité ?

L’acculturation est donc un phénomène complexe qui va bien au-delà du simple apprentissage culturel : c’est une métamorphose profonde de l’être.

Jean-Marc Grosdemouge