The Byrds, les architectes du folk-rock

The Byrds, les architectes du folk-rock

Quand The Byrds apparaissent en 1965, ils sont bien plus qu’un simple groupe de rock : ils fusionnent la folk acoustique de Bob Dylan avec l’électricité des Beatles et l’harmonie vocale des Beach Boys. Ils sont à l’origine du folk-rock, du rock psychédélique et du country-rock, influençant des générations d’artistes, de Tom Petty à R.E.M. Voici cinq albums clés pour saisir leur génie et leur constante évolution.


“Mr. Tambourine Man” (1965) : la révolution folk-rock

Dès les premières secondes de “Mr. Tambourine Man“, on comprend que The Byrds ont trouvé une formule magique. La guitare douze cordes de Roger McGuinn tinte comme une cloche, donnant naissance au “jangle pop”. Leur réinterprétation du titre de Dylan devient une signature, et des morceaux comme “I’ll Feel a Whole Lot Better” et “All I Really Want to Do” parachèvent la fusion du folk et du rock électrique. Un album fondateur, lumineux et visionnaire.


“Fifth Dimension” (1966) : l’envol psychédélique

Un an plus tard, The Byrds prennent un virage psychédélique, inspiré par le LSD et la montée de la contre-culture. “Eight Miles High” est une révolution, mêlant improvisation jazz, guitare hypnotique et harmonies planantes. “5D (Fifth Dimension)” et “I See You” accentuent cette plongée dans l’inconnu. Ce disque marque le début de l’émancipation du groupe, s’éloignant du simple folk-rock pour explorer de nouvelles textures sonores.


“The Notorious Byrd Brothers” (1968) : l’aboutissement psychédélique

Dans une période de tensions internes (David Crosby quitte le groupe avant la fin de l’enregistrement), The Byrds livrent pourtant un chef-d’œuvre de production et d’audace. The Notorious Byrd Brothers est un album où chaque morceau semble flotter dans un univers parallèle. “Goin’ Back”, coécrit par Carole King, mêle nostalgie et arrangements vaporeux. “Wasn’t Born to Follow” préfigure le country-rock à venir. Un disque subtil, avant-gardiste et envoûtant.


Version 1.0.0
“Sweetheart of the Rodeo” (1968) : la naissance du country-rock

Quand The Byrds intègrent Gram Parsons et plongent dans la country pure, personne ne s’y attend. Pourtant, Sweetheart of the Rodeo marque la naissance du country-rock moderne. “You Ain’t Goin’ Nowhere” de Dylan, “Hickory Wind” et “One Hundred Years from Now” révèlent une sensibilité inédite, bien loin du psychédélisme californien. Ce disque ouvre la voie à des artistes comme The Eagles et Emmylou Harris.


“Untitled” (1970) : la maturité électrique

Dernière grande œuvre des Byrds, Untitled est un double album qui mélange enregistrement live et studio. La face live est explosive, avec une version de 16 minutes de “Eight Miles High”. La partie studio prouve que le groupe reste pertinent, avec des titres comme “Chestnut Mare” et “Truck Stop Girl” qui allient storytelling et arrangements impeccables. Un album charnière, qui clôt en beauté la décennie des Byrds.


The Byrds ont influencé un nombre incalculable d’artistes. Leur son en arpèges 12 cordes est devenu une marque de fabrique, inspirant Tom Petty, R.E.M., The Smiths et Wilco. Leur virage country a ouvert la voie à des groupes comme The Flying Burrito Brothers et Eagles. Malgré leurs nombreuses mutations, ils restent l’un des groupes les plus importants de l’histoire du rock, synthétisant l’Amérique des sixties dans toute sa richesse.

Jean-Marc Grosdemouge