Dillinja “Cybotron”

Dillinja “Cybotron”
Avec “Cybotron“, Dillinja a imposé sa marque : un son surpuissant, un mur de basse qui ne laisse aucune échappatoire. Un album à écouter à volume maximum… si vos enceintes survivent.

En 2001, Dillinja a lâché une bombe sur la scène drum & bass avec “Cybotron“. Cet album, souvent retardé, a finalement vu le jour, consolidant la réputation de Dillinja pour une drum’n’bass férocement intelligente et centrée sur les voix.

Le roi du son massif

Dillinja n’était pas un inconnu à la sortie de “Cybotron“. Depuis le début des années 90, il s’était forgé une réputation de maître du mixdown, un technicien obsessionnel du son. Ses basses étaient uniques : vibrantes, percutantes, envahissant l’espace. Son studio ressemblait à un laboratoire où chaque fréquence était sculptée avec une précision démoniaque.

L’album s’ouvre avec “Cybertron”, une introduction qui annonce immédiatement la couleur : kicks écrasants, lignes de basse distordues, hi-hats percutants. On est plongé dans une jungle post-apocalyptique où les synthés métalliques se mêlent aux percussions frénétiques.

Un rouleau compresseur de breaks

L’un des moments forts de l’album, “All Aboard”, est un classique instantané. Ce titre résume tout Dillinja en quelques minutes : une montée en tension infernale, un drop déclenchant une explosion sonore, et une basse si lourde qu’elle semble aspirer l’oxygène autour d’elle.

Mais Cybotron ne se limite pas à la furie des clubs. Il y a aussi des moments plus subtils, comme “Go Dillinja”, où l’influence du hip-hop et du reggae se fait sentir dans les textures et les samples vocaux. Même dans ces instants plus calmes, la puissance du mix est hallucinante.

L’album qui a tout changé pour le jump-up

Avec “Cybotron“, Dillinja signe l’un des albums les plus marquants du jump-up, cette branche de la drum & bass taillée pour les clubs et les grosses sonos. Si des artistes comme DJ Hype ou Micky Finn avaient déjà exploré ce terrain, Dillinja le pousse à son paroxysme. Le son est massif, agressif, pensé pour secouer les foules.

L’impact de “Cybotron” est tel qu’il influencera toute une génération de producteurs. On retrouve son ADN dans les productions de DJ Hazard, Sub Focus ou même Chase & Status. La drum & bass n’a jamais sonné aussi physique, aussi viscérale.

★★★★☆

Dillinja “Cybotron” (2001)

Intro / Cybotron / Why? / I Told You How to Rock / Go Dillinja / Nasty Ways / How Dare You / All Aboard / Blaze It Down / Valve Sound / Thugged Out Bitch / Grimey / Fluid / Funky Flow / Outro

Écoute obligatoire

Si vous devez tester la puissance de cet album, commencez par “All Aboard”, un hymne de sound system.

Ensuite, “Go Dillinja” pour le groove.

Et enfin, le morceau-titre “Cybotron” pour comprendre pourquoi cet album est une masterclass de production.










Jean-Marc Grosdemouge