Kings of Convenience “Quiet is the new loud”

En concert à Paris (Le Cabaret Sauvage) le 14 avril 2025.
Dans un monde saturé de bruit, “Quiet Is the New Loud” le duo norvégien Kings of Convenience impose une douceur radicale. Au début des années 2000, Erlend Øye et Eirik Glambek Bøe redéfinissent la folk avec un album minimaliste, intime, où chaque silence devient une déclaration.
En 2001, alors que la scène musicale est dominée par le bruit des guitares électriques et des beats électroniques, deux Norvégiens, Eirik Glambek Bøe et Erlend Øye, lancent une révolution en douceur. Sous le nom de Kings of Convenience, ils dévoilent “Quiet Is the New Loud”, un manifeste musical qui prône la puissance du silence et de la simplicité.
L’album s’ouvre avec “Winning a Battle, Losing the War”, une ballade minimaliste où les harmonies vocales du duo s’entrelacent avec des arpèges de guitare acoustique. L’influence de Nick Drake et Simon & Garfunkel est palpable, mais les Kings of Convenience parviennent à forger leur propre identité musicale, alliant une folk épurée à une intimité désarmante. L’enregistrement, réalisé dans une ambiance décontractée et sans artifices, reflète cette approche sincère et authentique.
À sa sortie, “Quiet Is the New Loud” divise les critiques. Pitchfork le décrit comme délicat mais monotone, soulignant une certaine uniformité dans les compositions. Pourtant, l’album séduit un public en quête de calme et de contemplation, et les ventes, sans être phénoménales, sont encourageantes. Les concerts, souvent intimes et acoustiques, deviennent des moments privilégiés où chaque chanson, telle une confidence, s’invite dans l’âme des spectateurs.
Les paroles, principalement écrites par Eirik, explorent des thèmes de solitude et d’introspection avec une simplicité poignante. Dans “Failure”, il chante : “Even though I’ll peel myself to pieces, you will still not understand me”, une ligne qui capte parfaitement la douleur de l’incompréhension. Dans “Toxic Girl”, l’ironie douce-amère s’invite, dénonçant les relations toxiques avec une légèreté presque enfantine.
Derrière cette simplicité apparente, la production de Kåre Vestrheim met en valeur chaque détail sonore, des guitares légères aux percussions subtiles, enrichies par quelques touches de piano et de cordes. Le résultat est un univers sonore intime, riche, mais jamais envahissant.
“Quiet Is the New Loud” est une réussite discrète mais profonde. L’album incarne une époque où la puissance du silence permettait de se faire entendre dans un monde bruyant. Avec ce disque, Kings of Convenience ont prouvé qu’il est parfois meilleur de rester calme plutôt que d’en faire trop.
★★★★★
Kings of Convenience “Quiet is the new loud”, 1 CD (Source/Virgin), 2001
Winning a Battle, Losing the War / Toxic Girl / Singing Softly to Me / I Don’t Know What I Can Save You From / Failure / The Weight of My Words / The Girl from Back Then / Leaning Against the Wall / Little Kids / Summer on the Westhill / The Passengers / Parallel Lines
En concert à Paris (Le Cabaret Sauvage) le 14 avril 2025 (infos)