“L’Âge atomique” jusqu’au 9 février au MAM
À première vue, l’atome, la radioactivité, et la géopolitique nucléaire n’ont rien de sexy. On pourrait croire que ces thèmes, tout sauf glamour, n’ont rien à voir avec le beau. Mais avec l’art oui car dans “L’Âge atomique”, c’est la science, la politique et la création qui se croisent et se confrontent, pour faire éclater un monde en ruine.
Et pourtant, l’exposition propose une immersion dans un univers où science, politique et création se rencontrent.
L’art face à la menace atomique
On entre dans l’expo, et immédiatement, une atmosphère lourde nous envahit. On n’est pas là pour admirer des paysages bucoliques. On est là pour comprendre un monde en perpétuelle destruction. Plus de 250 œuvres viennent s’attaquer à ce monstre atomique qui hante la modernité. Parmi elles, “Pagan Void” de Barnett Newman, un cercle noir sur fond blême qui évoque à la fois Hiroshima, Nagasaki, mais aussi le silence qui s’ensuit. Un silence qui en dit long.
Une exploration en trois temps
D’abord, “La désintégration de la matière”, un voyage dans les décombres atomiques. Les artistes déconstruisent le réel, fragmentent les formes et couleurs, comme pour signifier la fin d’une ère. Ensuite, “Les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki”, où Pollock et Newman réincarnent la violence brute de l’abstraction. Enfin, “L’ère de l’énergie nucléaire”, avec des œuvres où le nucléaire devient une métaphore des enjeux géopolitiques modernes. Pas de fioritures : l’art se fait miroir du monde, à la fois fascinant et terrifiant.
Un dialogue entre science et art
L’exposition pousse à réfléchir : et si l’artiste, loin d’être un simple témoin, était aussi un acteur des crises mondiales ? Des œuvres comme “Eternity“ de Luc Tuymans, où une sphère rouge irradiant symbolise la menace nucléaire omniprésente, nous rappellent que la création n’échappe jamais aux enjeux qui façonnent notre époque. Les œuvres présentées incarnent une époque, la nôtre, où l’artiste n’est plus seulement un témoin du monde, mais aussi un acteur des crises et des tensions mondiales.
“L’Âge atomique, les artistes à l’épreuve de l’histoire” jusqu’au 9 février au MAM 11 avenue du président Wilson 75016 Paris