Mogwai, le rock-monstre

En concert le 19 février 2025 à Paris (Casino de Paris)
Glasgow, 1995. Trois gamins bercés par le shoegaze et l’underground britannique décident de noyer le monde sous des vagues sonores. Stuart Braithwaite (guitare, chant), Dominic Aitchison (basse) et Martin Bulloch (batterie) forment Mogwai, un nom piqué aux Gremlins, sans raison précise, juste parce que ça sonne bien. Barry Burns (claviers, flûte, guitare) les rejoint en 1998, histoire d’élargir encore la palette.
Braithwaite et Aitchison, potes depuis un concert de Ned’s Atomic Dustbin en 1991, ne savent pas encore qu’ils vont redéfinir le post-rock. En 1996, leur premier single Tuner/Lower secoue la presse indé, suivi d’un Summer qui sent déjà l’émeute feutrée. En 1997, avec l’aide de John Cummings (guitare) et Brendan O’Hare (claviers), ils larguent Mogwai Young Team, manifeste de bruit et de spleen.
Depuis, ils n’ont cessé d’osciller entre cataclysmes sonores et échappées célestes. Ces cinq albums retracent leur odyssée, entre fracas et silence, rage et élégance.

“Mogwai Young Team” (1997) : un début fracassant
Ce premier album pose les fondations du style de Mogwai, caractérisé par de longues pièces instrumentales aux dynamiques contrastées. Des morceaux comme “Like Herod” et “Mogwai Fear Satan” illustrent leur capacité à passer de passages calmes à des explosions sonores intenses. L’album a atteint la 75e place des charts britanniques et a été acclamé pour son innovation dans le genre post-rock.

“Rock Action” (2001) : moins de bruit, plus d’émotion
Avec cet album, Mogwai explore des sonorités plus électroniques et intègre davantage de voix, élargissant ainsi leur palette musicale. Des collaborations notables incluent David Pajo de Slint et Gruff Rhys de Super Furry Animals. L’album a atteint la 23e place des charts britanniques, reflétant une reconnaissance croissante de leur travail.

“Happy Songs for Happy People” (2003) : l’épure et l’introspection
Poursuivant leur exploration électronique, cet album offre des ambiances plus douces et introspectives. Des morceaux comme “Hunted by a Freak” et “Killing All the Flies” montrent une approche plus mélodique, tout en conservant l’intensité caractéristique du groupe. L’album a atteint la 13e place du Billboard Independent Albums Chart aux États-Unis, marquant leur percée sur le marché américain.

“As the Love Continues” (2021) : la consécration
Cet album a atteint la première place des charts britanniques, une première pour le groupe. Des morceaux comme “Ritchie Sacramento” et “Dry Fantasy” démontrent leur capacité à évoluer tout en restant fidèles à leur son distinctif. L’album a été salué pour sa combinaison de mélodies accrocheuses et de paysages sonores expansifs.

“The Bad Fire” (2025) : le feu sous la glace
Leur onzième album studio, produit par John Congleton, reflète des expériences personnelles difficiles, notamment la maladie de la fille de Barry Burns. Malgré ces épreuves, l’album présente des compositions mélodiques et mesurées, témoignant de la résilience du groupe. Des morceaux comme “If You Find This World Bad, You Should See Some of the Others” et “Pale Vegan Hip Pain” illustrent cette maturité sonore.