“Maestro Ennio Morricone” : entrez dans la tête d’un génie

“Maestro Ennio Morricone” : entrez dans la tête d’un génie

De Rome à Hollywood, il a transcendé la musique et le 7e art. Formé à la musique savante, il a révolutionné le cinéma avec des mélodies inoubliables, de Mission à Cinéma Paradiso et les westerns de Leone. Arte célèbre ce maestro, marié à sa muse pendant 70 ans, avec un documentaire captivant signé Tornatore. À voir d’urgence !

Et dire qu’il se destinait à la médecine ! Et pourtant il a marqué la musique du XXe siècle, avec une “patte’ idntifiable entre mille. Né dans une modeste famille romaine, Ennio Morricone est poussé par son père, trompettiste, à étudier cet instrument. Puis il étudie au Conservatoire, sous la houlette de Gofreddo Petrassi, ce qui fait de lui quelqu’un de capable d’écrire de la musique savante. Mais il va devenir arrangeur pour la firme RCA, et il développera déjà un sens de l’invention dont il fera montre pendant des décennies, puis commencera à travailler pour le cinéma… sous un pseudo, avant d’assumer et de se voir demandé par les plus grands comme Pasolini, Joffé (“Mission”) et même Tarantino qui le convaincra de refaire une musique de western (“Les 8 salopards”).

Car l’un des moments importants de la carrière de Morricone est bien sa collaboration avec le réalisateur Sergio Leone, qui avait été son camarade de classe enfant. C’est Guiseppe Tornatore avec qui il a travaillé alors que ce dernier était un inconnu (personne n’a oublié “Cinéma Paradiso”), qui signe ce documentaire de deux heures et demie qu’on conseiller à tout le monde : cinéphiles, mélomanes, mais aussi aux artistes en quête de technique créatives. Car ce joueur d’échec, avec un raisonnement mathématique, et qui n’est pas un grand amateur de mélodies à réussi un tour de force : réussir à rendre inoubliables certains films avec quelques notes très simples. On voit donc comment il collabore avec les réalisateurs, devant parfois les convaincre de mettre de la musique (les frères Taviani) ou d’utiliser le score prévu pour le film, au lieu de voler celui prévu pour le film qui se monte dans la cabine d’à côté (l’anecdote est vraie).

Marié à la même femme, Maria, pendant 70 ans, n’ayant pas eu de chance aux Oscars (il en recevra un à titre honorifique), Morricone s’est remis à la musique savante sur la fin de sa vie, tout en dirigeant des orchestres dans le monde entier. Il faut 200 ans pour savoir si Morricone, passionné par Bach, sera aussi important que Mozart, Beethoven ou Schubert. Certains, dont Tarantino, y croient dur comme fer. Pas besoin d’attendre ce temps pour se ruer sur Arte, qui propose ce doc en replay.

★★★★☆

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Jean-Marc Grosdemouge