Non, monsieur Macron, une IA ne peut (seule) influencer le vote d’une personne
Dimanche 30 novembre 2025, j’ai ouvert ChatGPT pour tenter l’expérience, c’est à dire poser la question à propos de 2027, celle que le président redoute : « Pour qui dois‑je voter ? » Réponse instantanée, protocole immuable : l’IA refuse de se prononcer. Elle rappelle à l’utilisateur que son rôle n’est pas de donner des consignes électorales, qu’elle ne soutient aucun parti, qu’elle ne favorise aucune option (voir la capture d’écran ci dessus).
Le 19 novembre 2025, à Arras, Emmanuel Macron avait mis en garde contre ce qu’il estimait être un danger pour la démocratie : « Aux prochaines municipales, aux prochaines présidentielles… de plus en plus de nos compatriotes vont aller sur leur agent IA et vont dire : “Pour qui je dois voter ?” » Il ajoutait même, sur un ton alarmiste : « je ne suis pas sûr que les intérêts derrière ces IA soient complètement neutres ou totalement alignés avec les intérêts de la France ». Venant d’un ancien banquier d’affaires de chez Rothschild, qui n’a eu de cesse de favoriser les intérêts de Bernard Arnault et des ultra riches dans leur ensemble, ça ne manque de piquant. Et la presse moutonnière de retransmettre la divine et sacro-sainte parole élyséenne.
Mais voilà : quand on pousse l’IA dans ses retranchements, comme je l’ai fait dimanche, elle fait ce qu’elle est censée faire : rester neutre, coûte que coûte. Elle ne recommande rien, n’oriente rien. Et pour cause : contrairement à ce que suggère Macron, une IA n’est ni gourou, ni parti politique, ni lobby. C’est un outil. Pourquoi l’argument de Macron ne tient pas ? Parce que l’IA ne vote pas : c’est l’humain qui décide. Dire à une IA « pour qui je dois voter » ne transforme pas l’utilisateur en automate. L’humain reste libre de penser, de douter, de trier, de décider. La suggestion “technique” ne vaut pas adhésion. La réponse de l’IA n’a pas plus de poids que celle de votre mari, de votre curé, ou de celle de… TF1. Et puis l’IA n’a pas d’agenda politique. Lorsqu’elle s’abstient, ce n’est pas faute de courage, c’est parce qu’elle est conçue comme ça. Et dans mon test, c’est précisément ce qu’elle a fait. Enfin, pointer l’IA comme bouc‑émissaire, c’est éviter de questionner les vraies responsabilités.
Si la démocratie vacille, c’est triste. Mais ce n’est pas à cause d’un outil neutre, c’est à cause de dirigeants inaccessibles, d’un discours déconnecté, d’un lien rompu entre le peuple et ses élites. C’est peut être parce que les Français sentent qu’ils se sont fait berner par les centaines de couvertures du couple Macron orchestrées par Mimi Marchand en 2016-2017, par le “Mozart de la finance”, par l’affaire Benala et tous les autres trucs louches de la Macronie.
Et pendant ce temps… Macron reste dans sa bulle
Le contraste est saisissant : un président qui craint l’influence d’une IA (on parle d’une machine) sur le vote. Et un citoyen -moi, qui constate qu’une IA peut s’effacer, rester neutre, tout en offrant une porte de sortie au débat, à l’analyse, à la réflexion.
À ses yeux, l’IA est un danger. À mes yeux, elle peut -parfois, être un antidote à l’arrogance du pouvoir. Et ça, Monsieur le Président, vous feriez bien d’y penser avant d’agiter « l’influence de l’IA » comme un épouvantail électoral. Car il est infiniment plus agréable de parler avec une IA qu’avec vous, qui êtes d’une suffisance hors nomes, qui restez dans votre bulle et refusez le moindre début de remise en question de sa petite personne.
Alors oui, vous allez de ville en ville répandre votre “bonne parole”, avec l’aide de la presse régionale qui vous organise des visites Potemkine, et vous pérorez micro en main devant des publics triés sur le volet. Mais ça ne trompe personne. Et même un simple humain avec un millième de l’intelligence de ChatGPT le comprend. Car un humain a quelque chose qu’un ordinateur n’aura jamais : ça s’appelle l’instinct. Il sent les gens, s’ils sont honnêtes ou malhonnêtes. Cela fait si longtemps que vous n’avez pas croisé un Français ordinaire que vous avez du l’oublier.
