Team WeRoad ou team décroissance ?
Il y a peu, une publicité de WeRoad a fleuri sur les murs du métro parisien. Son message : “Posez des jours pour profiter des ponts”. Une injonction à la mobilité qui fait écho à une industrie du tourisme toujours plus florissante… et qui détruit la nature.
Chaque année, le tourisme mondial génère 5,2 gigatonnes d’équivalent CO₂, soit 8,8 % des émissions globales. Ces chiffres, publiés dans une étude de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), révèlent une croissance deux fois plus rapide que celle des émissions de l’économie mondiale. Au cœur du problème : le transport aérien, qui représente à lui seul près de 49 % des émissions liées au tourisme, selon le dernier rapport de Carbone 4.
Bouger a des conséquences
Le surtourisme a aussi des conséquences directes sur les écosystèmes. Une étude de l’Université de Sherbrooke souligne que des destinations phares, telles que les îles Baléares ou l’Himalaya, subissent une érosion irréversible des sols, la destruction de la biodiversité, et une surconsommation d’eau et d’énergie. Quant au changement climatique, il redessine déjà la carte des destinations prisées : certaines régions, comme la Bretagne ou la Normandie, gagnent en popularité à mesure que les touristes fuient les canicules en Méditerranée.
Dans un tel contexte, les campagnes publicitaires comme celle de WeRoad, qui incitent à multiplier les départs, participent à entretenir un modèle insoutenable. En France, où le secteur touristique émet près de 97 millions de tonnes de CO₂ chaque année (soit 11 % des émissions nationales), ces injonctions au voyage court-courtermiste semblent de plus en plus déconnectées de l’urgence climatique. Il faut ralentir, et vite !
Rester chez soi
Alors que les scientifiques appellent à réduire drastiquement nos émissions pour contenir le réchauffement à 1,5°C, peut-on encore justifier ce modèle de mobilité frénétique ? L’heure n’est-elle pas venue d’adopter une approche plus lente, plus locale, et surtout plus responsable ? L’heure n’est-elle pas venue de profiter des ponts pour se reposer, rester chez soi, jardiner, lire, faire du bénévolat ?
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